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"De la guerre" de Karl Von Clausewitz


La pensée militaire est étroitement liée à la période de sa conception. Elles dépend largement du niveau de développement social et économique atteint ainsi que de l'environnement politique.

La pensée militaire est le produit d'une société donnée par le biais de l’un de ses membres. Elle répond à un besoin profond d'appréhender les lois immuables de la guerre à travers le désordre apparent qui la caractérise en vue de le maîtriser et de renforcer le sentiment de sécurité. 

Les idées innovatrices naissent souvent lors des périodes de crise. Seule l’étude scientifique des phénomènes peut aider l’homme à acquérir un contrôle partiel sur le déroulement des événements et la sécurité relative qui en découle.

Clausewitz est l’un des rares officiers à avoir soulevé le capot du char de la guerre pour en étudier le principe de fonctionnement. Ses idées sont une véritable philosophie de la guerre, une exploration détaillée des profondeurs ténébreuses de l’inconnu. 

Clausewitz tente de discerner :

- La structure de la guerre; 
- Sa dynamique interne; 
- Sa relation avec les phénomènes sociaux.

Je n’ai pas l’intention de suivre Clausewitz dans ses analyses pertinentes ou ses approches absolues du phénomène de la guerre, car cela nécessiterait un volume de travail considérable. Ce qui suit est la traduction approximative, faite par moi-même, d’un ouvrage qui est lui-même une traduction soit du premier soit du second degré de l’œuvre maîtresse de Clausewitz "De la guerre".

Je ne pouvais, vu l’impact considérable des travaux de Clausewitz sur la doctrine militaire et son développement ultérieur, passer sous silence un penseur de cette envergure sans nuire au but initialement fixé et à l’histoire de la tactique elle-même. Les pages qui suivent contiennent des extraits significatifs du livre qui reflète la pensée militaire du Général et son génie.

Karl Von Clausewitz
De la guerre.

Généralités

1. Facteurs à l'origine des conflits.

Deux facteurs principaux se trouvent à l’origine des conflits : le sentiment d'adversité et la volonté de nuire.

2. Définition de la guerre.

La guerre n'est jamais un phénomène isolé. C’est une activité politique, son prolongement ou sa continuation avec d’autres moyens. 

La guerre est le moyen de réaliser les objectifs fixés par la politique ; il n'est pas possible de séparer le moyen du but.

Commentaire 1 : La relation entre la guerre et la politique est complexe car la guerre influe nécessairement sur les orientations politiques en vue de réaliser son objectif.

La guerre présente des aspects variables à chaque conflit. Mais certains éléments y sont toujours présents comme la violence, les incertitudes et sa nature en tant qu'instrument politique.

Au cours d'une altercation, deux antagonistes en viennent aux mains quand tous les autres moyens pacifiques s'avèrent insuffisants. Chacun des deux tente d'imposer son point de vue à son adversaire par la force physique.

Commentaire 2 : Cette dernière englobant dans ce cas non seulement la force musculaire mais aussi l'ensemble des manœuvres d'attaque et de défense destinées à rendre cette force la plus efficace possible.

Par analogie, la guerre est un acte de violence dont le but est d'obliger l'adversaire à subir une décision contre sa volonté.

3. Concrétisation de l'objectif de la guerre. 

Elle nécessite  le désarmement total de l’ennemi qui correspond ainsi à l’objectif des opérations militaires.

3.1 Utilisation de la force sans restriction.

On pourrait croire qu'il existe des moyens détournés pour désarmer l'ennemi sans faire couler beaucoup de sang et que le véritable art de la guerre réside dans la réalisation de ces nobles objectifs. Cette manière de concevoir les choses est dangereuse en ce sens que la bonté est la cause des erreurs les plus graves. Celui qui fait preuve de férocité et de cruauté est certain de réduire son ennemi si celui-ci n'agit pas de même. Ne pas tenir compte du facteur "férocité" serait une cause de dispersion des forces et, partant, une grave erreur.

Commentaire 3 : Ici, Clausewitz semble contredire Sun Tzu, le stratège chinois de l'Antiquité qui dit dans "L'art de la guerre" : 

1_ Généralement, la meilleure politique de la guerre est de prendre un pays intact. Le ruiner est moins intéressant.
2_ Capturer l'armée ennemie est meilleur que de la détruire ; prendre un bataillon, une compagnie ou une escouade de cinq hommes, intacts est meilleur que de les détruire.
10_ Ainsi, ceux qui sont habiles à la guerre soumettent l'ennemi sans se battre. Ils prennent les villes sans assaut et font tomber son état sans opération prolongée.

La guerre a pour but, en théorie, la destruction totale de l’ennemi. Si dans la pratique, cet objectif ultime est rarement atteint c’est parce que des facteurs externes le rendent irréalisable.

3.2 L'objectif de la guerre : le désarmement de l'ennemi.

Pour parvenir à désarmer l’ennemi et le soumettre à sa volonté, il faudrait le mettre dans une situation plus désastreuse que celle pouvant résulter de n'importe quel sacrifice auquel il pourrait être tenté de se livrer. De plus, cette situation ne doit pas être temporaire ou paraître telle. La situation la plus mauvaise étant celle de son désarmement, il se soumet à la volonté adverse dès qu'il réalise que cette issue fatale n’est plus impossible.

Déploiement maximal des forces.

Pour vaincre l’ennemi, il faut fournir des efforts correspondants à ceux de sa résistance qui dépend de deux facteurs : les moyens dont il dispose et le degré de sa volonté.

Dresser le bilan de ses forces matérielles est relativement simple ; beaucoup plus difficile est la mesure du degré de sa volonté qu’il faut néanmoins apprécier à sa juste valeur pour adapter les efforts aux forces dont il dispose.

Territoire et forces armées.

Détruire les forces ennemies c'est les rendre incapables de continuer le combat. C'est aussi occuper leur territoire pour éviter la reconstitution de nouvelles forces militaires. Mais cela n’implique pas forcément la fin de la guerre ni la disparition des tensions tant que la volonté adverse est libre c’est à dire tant que le gouvernement ennemi et ses alliés refusent de signer un traité de paix ou tant que son peuple refuse de se soumettre.

Le rôle de toute force armée est de défendre un territoire. La destruction de cette force doit logiquement précéder l’occupation. Dès que ces deux opérations se réalisent et que le vainqueur dispose encore de forces appréciables, son ennemi est obligé de conclure un traité de paix. La destruction des forces ennemies ainsi que l’occupation de son territoire passent par des étapes successives.

Les deux opérations influent l'une sur l'autre car la perte du territoire contribue à affaiblir les forces militaires.

Mais cet enchaînement n’est pas obligatoire et ne se réalise pas de manière absolue car l'ennemi peut se replier jusqu'aux limites extrêmes de son territoire ou se retirer dans un pays allié voisin. Dans ce cas l’occupation a lieu avant la destruction des forces militaires.

Le désarmement total de l'ennemi est une opération qui se réalise rarement dans la pratique. Ce n’est pas une condition indispensable à l’arrêt des hostilités, la signature des traités de paix intervenant généralement avant le déséquilibre notoire des forces.

Tout conflit entre deux états dont les forces sont inégales est en principe impossible. Les forces psychologiques peuvent cependant rétablir l’équilibre mais jamais au-delà de certaines limites. Si des guerres ont eu lieu entre des forces non équilibrées c'est parce que la guerre s’éloigne en pratique de sa définition principale. 

Deux considérations doivent normalement interdire la confrontation : l’improbabilité de la victoire ou son prix exorbitant.

La guerre n'est pas une activité soumise aux passions aveugles. Elle suit un plan politique aux limites bien définies, qui détermine la nature des sacrifices nécessaires à sa réalisation et leur durée dans le temps.

Comment affaiblir l’ennemi.

_ Défaire ses alliances et établir des relations politiques avantageuses.
_ User ses forces par le harcèlement. Occuper une partie de son territoire d'une manière temporaire ou permanente pour la dévaster ou en tirer profit.
_ Attaquer et détruire le plus grand nombre possible de ses points sensibles.

4. Le génie militaire.

Chaque tâche particulière pour être accomplie avec l’habileté requise suppose des prédispositions déterminées d'intelligence et de sensibilité. Lorsque ces caractères se trouvent réunis chez un individu et se concrétisent par des actions hors du commun, il est qualifié de génial.

Nous ne prendrons en considération que les forces psychologiques concentrées sur l’activité militaire. Le génie militaire ne dépend pas uniquement d'un seul facteur comme le courage. Il représente un ensemble équilibré, formé d’une multitude de facultés qui convergent toutes vers les activités militaires.

Tous les hommes valides d’un peuple primitif sont des guerriers. Leur nombre peut être supérieur à celui des soldats d’un peuple civilisé. Tous les guerriers sont enclins au combat alors que la grande partie du peuple civilisé se trouve mobilisée en temps de guerre sans aucune prédisposition naturelle. Mais nous ne voyons jamais un grand chef de guerre issu d'un peuple primitif car le génie militaire dépend d’un niveau de développement culturel et social impossible chez un peuple primitif.

Commentaire 5 : Cette dernière partie de l’analyse n’est pas totalement désintéressée. Le génie militaire ne dépend pas uniquement du niveau de développement social. Le citadin n’a jamais pu s’imposer au nomade parce que ce dernier est naturellement disposé au combat, de par des conditions de vie extrêmement difficiles. Ainsi, le génie de Gengis Khan est unique et son empire fut le plus grand de tous les temps.

La définition de peuple primitif prête à confusion. Le terme primitif ici fait uniquement allusion aux structures sociales et politiques. 

Nous connaissons les dangers inhérents à la notion de "race élue". Toutes les races victorieuses, se considèrent comme élues à un moment ou à un autre de leur histoire éphémère, parce que certaines conditions favorables leur permettent d’acquérir une supériorité relative et temporaire dans le domaine de la civilisation et dans celui des armes.

" Toute civilisation porte dans ses flancs les germes de sa destruction ". Cette affirmation d’Ibn Khaldoun est-elle valable encore aujourd’hui ? Pour nous en convaincre, regardons ce qu’il est advenu de l’URSS. Le système communiste s’est peu à peu gangrené pour finalement se bloquer ; à la suite de déviations graves inhérentes à la nature humaine, il devient incapable de répondre aux aspirations des masses. Un travail de sape continu, conscient ou inconscient, a fini par bloquer les structures économiques et politiques établies.

Leur remplacement par un système importé, inconnu sur le terrain est-il du domaine du possible ? Ce n’est pas évident. Le capitalisme est le fruit de bouleversements sociaux et de développements séculaires que la Russie ignore totalement ; son expérience est liée étroitement à un système économique et politique différent, adopté immédiatement après l’effondrement brutal du système féodal.

5. Le courage.

La guerre est caractérisée par le danger ; le courage est de ce fait l'une des valeurs les plus élevées du soldat. Il existe deux sortes de courage : le courage inné et le courage face aux responsabilités, régi par la conscience.

6. Les renseignements.

Ce terme englobe toutes les connaissances relatives à l'ennemi et à son pays. Les décisions et les actes des chefs militaires sont donc basés sur ces renseignements. Ils doivent savoir apprécier la nature des informations et réaliser que la guerre est un édifice sensible qui peut s’écrouler à la moindre faille et ensevelir une armée sous ses décombres. Tous les penseurs militaires sont unanimes pour dire que seuls les renseignements sûrs doivent être pris en considération et que la méfiance est la règle.

La plupart des renseignements qui parviennent aux responsables en temps de guerre sont contradictoires ou erronés. Les officiers peuvent les apprécier à leur juste valeur lorsqu'ils possèdent un profond sens du jugement, des prédispositions naturelles et des compétences professionnelles. Ils doivent prendre en considération les lois des processus aléatoires.

Cette difficulté ne doit pas être ignorée lorsqu’il s'agit de l'application de plans préliminaires établis dans les états majors loin des conditions réelles du combat.

7. Le frottement.

La notion de frottement permet de distinguer la guerre véritable de celle que étudiée dans les livres. La machine de guerre ou l’armée avec toutes ses composantes est quelque chose de très simple et peut donc en principe être mis en mouvement très facilement. Mais nous oublions qu'une armée est composée d’unités et que ces unités sont elles même composées de pièces plus petites (hommes) et que chaque pièce a un frottement spécifique complexe. Par exemple le commandant d'une compagnie est responsable de l’exécution des ordres qui lui ont été donnés. La compagnie est un bloc uni par la cohésion et la discipline; le chef, de par ses qualités, en est le pivot d'acier. La machine se met théoriquement en branle autour de son axe avec le minimum de frottement possible. Mais la réalité est tout autre.

En temps de guerre, la réalité s'estompe et les exagérations apparaissent. La compagnie est toujours un groupe d'hommes et le moins important d’entre eux, peut, le cas échéant, arrêter son mouvement ou la ralentir. Le danger et les efforts physiques viennent encore augmenter le frottement qui dépend d’un grand nombre de paramètres aléatoires : le brouillard peut empêcher la détection de l'ennemi au moment voulu ou perturber les communications et la réception des ordres. La pluie peut ralentir la marche d'une compagnie et retarder le moment de sa prise de position etc.

Commentaire 6 : Les phénomènes aléatoires.
Un phénomène est dit aléatoire quand il requiert pour être totalement déterminé et soumis à la volonté humaine l'introduction d'une multitude de facteurs et leur quantification précise en vue d'obtenir un résultat unique conforme à la réalité du moment.
Dans la vie de tous les jours, nous sommes souvent confrontés à des problèmes qui ne peuvent être résolus par l’application d’une formule simple ou complexe dont la solution donnerait la mesure exacte des quantités considérées. Apprendre à estimer les phénomènes aléatoires et à prévoir leur déroulement est nécessaire pour pouvoir utiliser et contrôler efficacement un processus donné. Deux disciplines mathématiques, la théorie des probabilités et la statistique s’occupent de solutionner ce genre de problèmes.
La théorie des probabilités s’est largement développée et trouve une application importante dans le domaine militaire. En effet, la guerre étant le domaine des aléas, il est nécessaire de connaître et de savoir calculer la probabilité de réalisation d’un événement donné. Un événement aléatoire se réalise quand le résultat du nombre fini de quantités variables qui le composent tend vers l’unité ; quand leur valeur est nulle sa réalisation est impossible. Entre ces deux cas extrêmes, le commandement a la possibilité d’influer sur les différents paramètres pour que la probabilité de l’événement recherché atteigne une valeur satisfaisante permettant de passer aux actes.
Comment appliquer la théorie des probabilités au domaine militaire ? Comment déterminer les valeurs des quantités aléatoires recherchées ? Et dans le cas où ces valeurs seraient défavorables, comment les affecter pour les changer à son profit ?
La théorie des probabilités et les différents problèmes qui y sont liées sont connus et trouvent une large application dans des secteurs multiples. Les équations qui solutionnent les phénomènes aléatoires sont générales et s’appliquent à un grand nombre de situations pratiques ; il suffit de les spécialiser au domaine particulier des armes en déterminant les cas auxquels elles pourraient trouver des solutions. Cela relève bien sûr de la compétence des mathématiciens.

Les activités en temps de guerre peuvent être considérées comme une progression dans un environnement dont la complexité va en augmentant.

Mais n’existe-t-il pas une matière capable de diminuer le frottement et de jouer le rôle imparti aux huiles dans les machines mécaniques ?

C’est l’entraînement et la pratique de la guerre.

La théorie de la guerre.

La guerre est une lutte à la signification précise. Le combat lui-même permet de sonder les forces physiques et psychologiques. Il est impératif de prendre en compte les forces psychologiques.

Si le combat pousse les nations à mettre au point les armes et les équipements nécessaires à la victoire, ces derniers à leur tour influent sur le combat et le développent.

L'art de la guerre serait donc la connaissance précise de l'utilisation au combat de moyens déterminés. Ce qui serait l'art de diriger la guerre.

1. La stratégie.

C'est utiliser le combat pour réaliser l'objectif de la guerre.

Commentaire 9 : Autres définitions.
La stratégie est l'art de repartir et d'employer les différents moyens militaires pour réaliser l'objectif de la guerre. Liedel Hart.

Raymond AAron - "Guerre et paix entre les nations "- : C'est l'ensemble des opérations militaires.

Beaufre : "Introduction à la stratégie militaire" : C'est l'art de l'emploi de la force pour réaliser des objectifs politiques.

La stratégie s’occupe de la planification des guerres ; elle détermine leur objectif et prévoit une série d’activités cohérentes qui permettent leur réalisation.

La meilleure preuve du génie militaire d'un chef est son aptitude à organiser ses activités en accordant une importance primordiale à la conformité exacte entre le but à atteindre et les moyens disponibles.

Le combat probable est un combat réel.

Quand une unité donnée parvient à couper les voies de repli d'un ennemi en fuite, et que cet ennemi se rend sans combattre, la raison de sa reddition est le combat probable représenté par cette unité.

La menace de l'engagement représente, donc, un moyen de combat.

2. Les éléments de la stratégie :

Les valeurs morales : elles représentent un des éléments les plus importants. C'est l'âme de la guerre elle-même qui s'impose d’emblée à la volonté qui dirige et met en mouvement la masse des forces. Mais cette force psychologique ne peut pas être mesurée et ne peut être introduite dans aucune équation.

Commentaire 7 : on pourrait introduire ce paramètre en prenant une échelle de comparaison et en attribuant au moral des valeurs moyennes approchées. 1 pour un moral excellent, ½ pour médiocre pour avoir une appréciation globale. La valeur de cette variable oscillant entre 1 et 0 sans jamais atteindre la limite inférieure nulle.

Les forces psychologiques principales :

Les dons du chef militaire.

Commentaire 8 : les dons du chef militaire auxquels les penseurs accordent une attention particulière ont-ils encore la même importance à l’heure de la technologie ? Quelles sont ces dons et comment les apprécier ? A quel moment se manifestent-ils?
Seules des conditions extrêmement favorables, permettent de dévoiler les capacités innées et favorisent l’émergence des personnalités hors du commun. Les circonstances exceptionnelles jouent un rôle analogue en révélant subitement les personnes aux dons cachés et en éliminant automatiquement leurs adversaires moins doués par une sorte de sélection naturelle.
De nos jours pourtant, le don à l’état brut ne suffit plus. Seule la connaissance précise des armes et des méthodes, de l’histoire et de la tactique ainsi qu’un entraînement poussé permettent au don de s’épanouir. Il se peut même, que des hommes ordinaires, sans don inné, mais ayant beaucoup de connaissances militaires et rompus pratiquement aux exercices les plus difficiles dans l’organisation et la conduite des guerres peuvent s’avérer de redoutables vainqueurs. Le don serait alors une sorte d’intelligence spéciale tournée vers les activités guerrières.

Les valeurs militaires de l’armée.
Le sentiment national, l’amour de la patrie, la volonté, etc.

L'audace.

Véritable force créatrice, elle ne doit pas être irraisonnée mais soumise à la pensée. C’est une des meilleures qualités que doit posséder le combattant.

La résistance.

Les développements ultérieurs de la situation en temps de guerre ne sont jamais conformes aux prévisions. L’apparence et l’appréciation des événements varient en fonction de l’échelle des opérations.

Le chef d’une grande unité est assailli par une foule d’informations confuses et se trouve confronté à des erreurs commises sous l’emprise de la peur, de la précipitation ou de la négligence, à des actions indépendantes justifiées ou non, à la mauvaise volonté et à des circonstances que personne n’a prévues. Seuls l’expérience, le courage et la force de caractère pourront l’aider à apprécier rapidement tous les événements en fonction de leur importance.

La supériorité numérique. Un des principes de la victoire.

La stratégie détermine le lieu et le moment de l'engagement ainsi que les forces nécessaires pour le réaliser. Où, quand et comment ? Le nombre de soldats, si nous débarrassons le combat de ses autres aspects, détermine la victoire. De là nous pouvons conclure qu'il faut concentrer le plus grand nombre possible d’unités au point décisif du théâtre des opérations.

Quand il s’avère impossible de réaliser une supériorité absolue, il ne reste plus qu'à obtenir une supériorité relative aux points décisifs en utilisant les forces d'une manière rationnelle.

Déterminer l'endroit et le moment de l'engagement sont des points des plus importants.

La supériorité relative provient de la concentration de forces supérieures aux endroits décisifs. Le problème est de savoir reconnaître les points décisifs et y concentrer ses forces au moment voulu.

La surprise.

La volonté générale d’acquérir une supériorité relative donne naissance à une volonté secondaire qui est celle de surprendre l'ennemi.

La surprise est le moyen de réaliser la supériorité numérique (supériorité numérique virtuelle). Elle démoralise l'ennemi, le rend indécis et incapable de prendre des décisions rationnelles.

Eléments de la surprise : la discrétion, la rapidité.

Il est possible de bénéficier de l’effet de surprise en abusant l'ennemi sur l'endroit et le moment de la bataille ; en employant une arme nouvelle ou une arme ancienne avec une nouvelle méthode, en changeant de tactique ou en disposant ses forces d’une manière inattendue.

Il est difficile de réaliser la surprise aux niveaux supérieurs à celui de la tactique car les paramètres temps et espace ne prennent les valeurs compatibles qu'à l’échelon tactique. S'il est relativement facile de dissimuler le déplacement de forces restreintes au regard de l'ennemi, il n'en est pas de même quand il s'agit de déplacer des unités importantes en hommes et en matériel.

La ruse.

Elle suppose une volonté cachée et s'oppose par conséquent a la confrontation directe.

La ruse engendre chez l’ennemi des erreurs d’analyse et de jugement.

La stratégie tire son nom de stratagème et cette notion qualifie bien la nature profonde de la guerre.

La Concentration des forces

La meilleure stratégie est d’être le plus fort d'une façon générale puis d’être le plus fort au point décisif.

Répartition et concentration des forces.

La concentration des forces est le principe ; leur morcellement est une déviation du principe général.

Rassemblement des forces dans le temps.

La guerre est la collision violente de deux forces contraires.

Utiliser toutes les forces pour réaliser un seul engagement parait être la loi principale de la guerre. Ce qui est logique si nous comparons le combat à un choc mécanique. Mais en réalité, il prend l'aspect d'un travail continu et réciproque entre deux forces qui cherchent à se détruire mutuellement.

La réserve stratégique.

Les forces de réserve ont deux missions différentes : La première est de faire durer le combat et de le renouveler. La deuxième est l’intervention dans les situations imprévisibles. La première suppose l'utilisation successive des hommes et des forces. Le cas où les forces de réserve sont appelées à soutenir une unité en difficulté relève de la deuxième mission : elle est due à une estimation incorrecte des forces nécessaires à l’exécution de l’opération.

Les unités disposées sur les arrières mais sous le commandement du chef qui dirige les opérations sont une réserve tactique et non stratégique.

Au niveau stratégique, une force prête au combat permet de faire face aux situations imprévisibles. Il est donc préférable de disposer de réserves stratégiques.

L’économie des forces.

La mauvaise utilisation des forces ou leur dispersion sont des facteurs de défaite.

La coopération interarmes et l'utilisation de toutes les forces disponibles au combat en coopération est un pas vers la victoire.

Le facteur géométrique.

La disposition géométrique des forces a son impact sur le résultat général de la bataille. Le facteur géométrique joue un rôle important au niveau tactique ou dans le domaine des fortifications mais son rôle diminue au niveau stratégique.

Cela est du au fait qu'au niveau tactique le temps et l'espace prennent des valeurs de plus en plus faibles et atteignent leur valeur absolue la plus basse. En cas d’attaque des flancs ou des arrières, la limite, au-delà de laquelle le repli devient impossible, peut être rapidement atteinte. La situation évolue rapidement vers le point de l’impossibilité absolue de poursuivre le combat.

Les armées évitent de se faire envelopper par les flancs en prenant les dispositions nécessaires.

La disposition géométrique des troupes (formation) est un élément important de la victoire.

Le combat

Le combat constitue la véritable activité guerrière et toutes les tâches restantes en sont le complément. Le combat a pour objectif la domination de l’ennemi ou son anéantissement. L'adversaire est représenté dans le cas du combat individuel par chaque élément de la force armée ennemie.

Notions de base : Si nous considérons que l’état et sa force militaire forment une entité, il est naturel d'admettre que la guerre est un engagement unique de grande envergure. Cela se passait de cette manière chez les peuples primitifs mais les guerres modernes diffèrent et comprennent un ensemble d'engagements de dimension variable successifs ou simultanés. La répartition des activités en fonction du grand nombre de taches particulières dépend de la multiplicité des causes et des conditions initiales des guerres et de leur disparité.

L’objectif principal des guerres n'est jamais simple. Les activités militaires dépendent d’un grand nombre de conditions et de considérations, qui rendent difficile la réalisation directe du but final par le biais d'une seule opération importante ; un ensemble d'activités principales d'inégale importance est nécessaire. Chacune de ces actions a un but particulier qui la relie aux autres.

Toute activité stratégique implique l'utilisation des forces militaires et la notion d'engagement au combat.

La domination de l'ennemi passe par la destruction de ses forces militaires par tous les moyens ; une destruction totale ou suffisante pour le mettre hors d’état de continuer le combat. Si l’objectif particulier de l’engagement n’est pas pris en considération, la destruction des forces ennemies est le seul but de tout engagement.

Le sens de l'engagement.

La guerre est synonyme de "destruction réciproque " d’où l'idée de concentrer toutes les forces en deux masses compactes. Leur "collision " permettrait de réaliser tous les objectifs simultanément.

La pluralité des engagements fait suite à la division des forces qui permet de leur assigner des buts bien précis.

Engagement offensif : destruction des forces ennemies, prise de positions, occupation d'un terrain.

Engagement défensif : destruction des forces ennemies, défense de positions, d'un objectif.

Durée de l'engagement : La durée de l’engagement dépend du rapport des forces, de la vitesse, de l’armement utilisé et du terrain.

La bataille principale : C’est un combat engagé par le gros des forces; le maximum d’efforts est fourni pour obtenir la victoire.

La bataille principale est le centre de gravité de la guerre.

L’organisation et la coordination sont les deux éléments qui décident de la victoire.

Désorganiser les forces ennemies permet de les vaincre.

Le repli ou la poursuite du combat dépend de l’état de la réserve.

Le terrain perdu peut servir à apprécier l’état du moral des troupes.

La bataille, dès le commencement, s’oriente vers la victoire ou la défaite. Une appréciation incorrecte de la situation peut pousser le commandement à engager le combat dans de mauvaises conditions.

Le déroulement naturel des batailles se caractérise par une variation imperceptible dans l’équilibre des forces, variation qui devient de plus en plus marquée à mesure que le combat se poursuit. Le déséquilibre peut demeurer très faible assez longtemps ou osciller entre les deux camps. Mais le commandant qui a de fortes chances de perdre la bataille, en a conscience des les premiers instants, longtemps en tout cas avant de décider de se replier.

Les cas où la victoire semble appartenir à un camp pour finalement se retrouver dans l’autre ne sont pas rares, mais ces cas forment l’exception et non la règle.

Tout chef malchanceux se réfère à ces cas particuliers tant qu’il a la possibilité de changer la situation. Il espère détourner le cours des événements en poursuivant ses efforts et en libérant les forces psychologiques qu’il contrôle.

Le résultat final de la bataille est la somme des résultats partiels.

Les effets de la victoire :

Ils diffèrent en importance.
_ Effets sur l’instrument lui-même : le commandement et les armées.
_ Son impact sur les alliés.
_ Son influence sur le déroulement ultérieur de la guerre.

Le résultat d’une grande bataille a des effets psychologiques plus importants sur le vaincu que sur le vainqueur. Ces effets sont désastreux et sont la cause de pertes matérielles importantes qui à leur tour influent sur le moral.

Il faut accorder une attention particulière à l’impact de la défaite sur les forces psychologiques car elles sapent les forces du vaincu et sont la cause principale des défaites ultérieures.

La victoire développe le courage et la force de la pensée.

Utilisation de la bataille : Quelque soit le déroulement et l’apparence de la guerre dans les cas pratiques, il en ressort toujours les points suivants :
_ La destruction des forces armées ennemies est la règle essentielle de la guerre.
_ La destruction se fait principalement par le combat.
_ Seules les grandes batailles permettent d’obtenir des résultats concluants. Seule la bataille principale permet de détruire les forces ennemies.
_ Le haut commandement mène les batailles principales.

La poursuite : Elle commence dès l’instant où le vaincu cesse le combat et quitte le champ de bataille. Elle constitue une phase dans la progression de la bataille.
Quand les forces ennemies se retrouvent face à face pour engager le combat, leur force matérielle est déjà diminuée en raison des mouvements inévitables qui précèdent la bataille.

L’effort exigé par la bataille mène à l’épuisement complet. 

Vainqueur et vaincu perdent leur organisation et leur formation initiale. Ils doivent se réorganiser, rassembler leurs unités dispersées, renouveler leurs munitions, reprendre leurs forces etc.

Les étapes de la poursuite :

Première étape : elle se fait avec les seules forces mobiles qui se contentent de suivre l’ennemi.
Deuxième étape : Les forces des différentes unités y participent et font pression sur l’ennemi.
Troisième étape et la plus importante : l’armée vaincue abandonne ses positions. Les unités poursuivantes progressent avec l’ennemi dans le but de couper les voies de son repli.

L’armée vaincue peut :
- Affronter l’ennemi en effectuant une contre attaque par surprise.
- Accélérer l’opération de repli.
- S’éloigner de l’ennemi et éviter les points d’engagement possibles.

Le repli : La défaite a un impact profond sur les forces psychologiques et morales. Une deuxième bataille dans ces conditions mène tout droit au désastre. C’est une loi de la guerre.

Le repli doit continuer jusqu’à ce que l’équilibre se rétablisse. Les causes du rétablissement de l’équilibre peuvent être l’appui de forces de réserve, la protection de fortifications, la prise de positions dans un terrain accidenté ou la dispersion des forces ennemies en offensive.

Le taux de pertes subies, l’importance de la défaite et les caractéristiques de l’ennemi rapprochent ou éloignent l’instant où l’équilibre se réalise.

Le repli doit être très lent et permettre de faire face à toutes les tentatives du poursuivant de réaliser de nouveaux succès. Il faut impérativement éviter que le repli ne se transforme en une fuite qui risque de désorganiser et de disperser les forces. Une partie des arrières tomberaient aux mains de l’ennemi et leurs pertes seraient supérieures à celles qu’elles auraient subies si elles avaient été utilisées pour arrêter les poursuivants. La fuite sape le courage.

La difficulté du repli dépend des circonstances de la bataille. La bataille de Waterloo a montré comment le repli méthodique est impossible quand l’ennemi est victorieux et que la défense est maintenue jusqu’au dernier soldat.

La défense.

Qu’est ce que la défense ? C’est le fait de repousser et d’éviter une attaque. Sa particularité principale réside dans l’attente du coup. Cette particularité lui confère un caractère définitif et souligne la différence entre l’attaque et la défense mais à l’intérieur des limites au-delà desquelles elle devient absolue et s’oppose d’emblée à la nature de la guerre. La défense ne peut être que relative et sa particularité ne peut être interprétée que dans un contexte général qui ne doit pas en englober tous les éléments.

Caractéristiques de la défense :

La défense vise à la protection. Protéger un acquis est plus facile que de l’acquérir ce qui inclut que la défense est plus facile que l’attaque si nous supposons que les moyens sont équivalents des deux cotés. Mais d’où vient cette facilité de protection et de défense? Elle provient du fait que le temps qui passe sans que l’attaquant puisse l’utiliser profite au défenseur qui récolte le produit d’une terre qu’il n’a point semée. Tout retard dans l’offensive sert les intérêts de la défense.

Tout engagement tactique est défensif si l’initiative est laissée à l’ennemi. Des le début du combat on peut utiliser tous les moyens offensifs sans sortir du cadre de la défense. Au niveau stratégique, la campagne remplace la bataille et le théâtre de la guerre se substitue aux positions locales mais la nature de la défense est la même dans les deux cas.

La défensive est caractérisée par son objectif négatif qui est la protection et la sauvegarde alors que l’attaque a un but positif qui est l’occupation. L’occupation multiplie les ressources militaires particulières contrairement à la protection du terrain.

La forme défensive de la guerre est plus forte que sa forme offensive.

Force et négation sont les caractères intrinsèques de la défense. Il est naturel par conséquent de n’y avoir recours qu’en cas de faiblesse et qu’il est primordial d’y renoncer des que les forces deviennent suffisantes à la réalisation d’un objectif positif. Mais comme notre force relative augmente grâce aux victoires obtenues par des actions défensives, commencer par la défense pour terminer par l’attaque est un développement naturel de la guerre. Faire de la défense le but principal de la guerre serait une contradiction avec l’esprit de la guerre elle-même. La guerre qui n’utilise la défense que pour parer les coups sans riposter est une guerre sans lendemain.

La relation entre la défense et l’attaque à l’échelle tactique :

Nous ne prendrons en considération aucun sujet relatif à la supériorité numérique, au courage, à la discipline ou aux autres valeurs militaires car elles sont habituellement liées à des éléments qui sortent du cadre de l’art de la guerre dans le sens que nous lui donnons ici. De plus, elles ont le même effet sur la défense et sur l’attaque. La supériorité numérique en général, n’a pas sa place dans ce contexte car le nombre d’unités et leurs dimensions ne dépendent pas de la volonté du chef. Ces deux paramètres n’ont pas de liaison particulière avec l’attaque ou la défense. 

Mais contrairement à tout cela, trois éléments semblent d’une importance capitale dans ce domaine : la surprise, la nature du terrain et l’attaque sur plusieurs axes. 

L’effet de surprise a un impact particulier quand l’ennemi, à un point précis, se trouve face à des forces supérieures en nombre. La supériorité numérique dans ce cas diffère notablement de la supériorité générale. C’est l’élément fort de l’art de la guerre.

Nous pouvons facilement comprendre la manière dont les particularités du terrain peuvent aider à obtenir la victoire. Les obstacles naturels rencontrés par l’ennemi au cours de sa progression tels les rivières, les hautes montagnes, les forêts etc., ne représentent pas les seuls avantages offerts par le terrain ; la possibilité de disposer les unités à l’abri des regards ennemis est encore plus important.

Il est important d’affirmer que celui qui connaît parfaitement le terrain en tire un grand profit.

L’attaque sur plusieurs axes englobe toutes les manœuvres tactiques, grandes ou petites. Ses effets découlent de la double efficacité du tir et de la peur de l’ennemi d’avoir ses lignes de repli coupées.

Quelle est la relation entre ces trois éléments d’une part et l’attaque et la défense d’autre part ?

Si nous gardons en vue les trois éléments de la victoire (surprise, terrain et attaques simultanées) la réponse à cette question découle du fait qu’une petite partie seulement du premier et du troisième élément favorisent l’attaque tandis que le second ainsi que la plus grande partie des deux autres favorisent la défense.

L’attaque se caractérise par l’effet de surprise initial tandis que la défense peut bénéficier de l’effet de surprise à chaque instant.

L’attaquant dispose de plus de facilité pour encercler celui qui se défend mais ce dernier peut aisément conduire des attaques sur plusieurs axes.

La défense est organisée en fonction d’un procédé d’attaque déterminé. Mais l’attaque s’adapte à la défense et arrive à prouver l’inutilité de l’ancien procédé de défense en développant de nouvelles méthodes. Mais elle ne parvient jamais à prouver l’inutilité de la notion de défense.

La relation entre l’attaque et la défense au niveau stratégique :

Il n’existe pas de victoire stratégique. La victoire de la stratégie est la préparation adéquate de la victoire tactique. Plus la victoire stratégique est grande plus le doute quant à la victoire au cours de l’engagement est moindre.

Les éléments de la victoire stratégique :
_ La particularité du terrain.
_ La surprise : obtenue par une offensive inopinée ou par des prises de positions inattendues avec des forces supérieures dans quelques points.
_ L’attaque sur plusieurs axes.
_ Les fortifications.
_ L’appui de la population.
_ Utilisation des forces psychologiques.

Au niveau tactique, l’effet de surprise ne permet jamais d’obtenir une grande victoire tandis qu’au niveau stratégique il met définitivement fin à la guerre en permettant de porter un seul coup décisif. Mais cela suppose des erreurs essentielles et graves de la part de l’ennemi.

La défense a élaboré de nouvelles méthodes en fonction des moyens nouveaux mis à sa disposition par le développement technique. La raison qui pousse la défense à disperser ses forces est la probabilité que des points importants et peu défendus soient attaqués par l’ennemi. Si l’attaquant est obligé de partager ses forces et de les engager séparément, ce qu’il ne peut éviter dans la plupart des cas pour des raisons de soutien, la défense acquiert un avantage certain dans sa capacité a attaquer avec toutes les forces disponibles les forces ennemies séparément.

L’attaque des flancs et des arrières change profondément de nature au niveau stratégique. Les points les plus importants de ce changement sont les suivants :
_ Il est impossible de prendre l’ennemi entre deux feux.
_ Le danger d’avoir ses voies de repli coupées est moindre car les distances au niveau stratégique sont très grandes et il n’est pas facile de les investir complètement.
_ L’efficacité des lignes intérieures est plus grande au niveau stratégique en raison des distances importantes. Cette efficacité permet de contrer les attaques sur plusieurs axes.
_ Un nouveau principe prend une importance vitale : les voies de communication. L’effet qui résulte de la coupure des voies de communication est catastrophique.

L’attaque est dirigée vers le centre alors que la défense s’en éloigne.

Nous supposons qu’aux niveaux stratégique et tactique, la défense attend l’ennemi sur ses positions. L’attaquant a donc l’initiative et la liberté absolues pour envelopper et encercler le défenseur tant que celui-ci ne réagit pas. Cette liberté est une caractéristique générale de l’attaque. Pourtant cette liberté est pratiquement toujours limitée surtout quand l’attaquant est contraint d’utiliser la formation la plus faible pour mener l’offensive car la forme la plus faible est celle qui est dirigée vers le centre (par opposition à celle qui vise les flancs ou les arrières)

Au cours de leur progression à partir de la périphérie vers le centre, les forces suivent des lignes concourantes qui les rapprochent et les concentrent de plus en plus car elles se dirigent vers un point commun contrairement aux forces disposées sur des lignes éloignées. Quel est l’avantage de ce procédé ?
_ Concentration progressive du feu.
_ Attaque du même point, représenté par les forces ennemies, de plusieurs cotés.
_ Coupure des voies de repli.

L’efficacité de l’offensive sur plusieurs axes en direction d’un espace donné augmente quand cet espace devient de plus en plus petit et tend à atteindre sa limite inférieure représentée par le soldat isolé. Une armée sur la défensive peut se battre sur plusieurs fronts sans difficulté notoire. La division voit cette facilité diminuer tandis que la compagnie ne peut se battre sur plusieurs fronts qu’en adoptant une formation adéquate ; quant au soldat isolé il ne peut jamais y parvenir.

La stratégie est le domaine des masses, des surfaces et des durées importantes contrairement à la tactique. Il en résulte que l’offensive menée sur plusieurs fronts ne donne pas les mêmes résultats au niveau stratégique et au niveau tactique.

L’élargissement des moyens de défense.

La garde nationale :

Ce genre de force fut utilisé pour attaquer un pays adverse. On ne peut nier que son organisation la rapproche de l’armée et qu’elle peut être utilisée non seulement dans la défense mais aussi dans l’attaque. Mais l’utilisation principale de cette force est dans le cadre de la défense. Cette force de réserve implique la notion de défense populaire, la participation active du peuple entier à la guerre quand il offre ses services volontairement et met toutes ses capacités et ses forces matérielles, ses richesses et sa foi à la disposition de son armée. Quand l’organisation de cette force s’éloigne de ce schéma, elle se transforme en armée permanente bien qu’elle porte un nom différent mais elle garde ses caractéristiques et perd celles des forces de réserve véritables. Cette organisation est un immense réservoir de forces considérables, et il devient possible de l’élargir facilement en faisant appel au nationalisme et au patriotisme.

Le peuple :

Bien que l’effet d’un soldat isolé sur le déroulement de la guerre soit insignifiant, l’effet social des habitants d’un pays sur la guerre est loin d’être négligeable même s’ils n’ont pas recours à la révolution générale. Les choses se déroulent toujours de la meilleure manière quand nous combattons à l’intérieur de notre pays sous condition que cela ne s’oppose pas aux sentiments de la population. Le peuple évite de soutenir l’ennemi sauf si celui-ci exerce sur lui une violence et une contrainte véritables. Mais cette violence le pousse à dilapider ses forces.

L’insurrection C’est l’appel national à prendre les armes que nous ne pouvons citer comme moyen particulier de la défense.

Les alliés : Les alliés représentent le dernier appui de la défense.

Commentaire 9 : La défense est une mode de combat qui permet de résister à un ennemi supérieur en nombre, de lui infliger des pertes importantes sans en subir pour rétablir l’équilibre des forces, puis de le vaincre par une contre attaque lancée au moment le plus favorable quand il passe par un état de faiblesse.
La défense doit réaliser les étapes suivantes :
_ Briser l’offensive d’un ennemi supérieur en nombre.
_ Rétablir l’équilibre des forces en infligeant à l’ennemi des pertes importantes ou en usant ses forces.
_ Garder des positions importantes.
_ Créer les conditions favorables à une contre attaque déterminante.

Dans la guerre moderne, la défense doit faire face à des menaces diverses représentées par:
_ L’arme nucléaire.
_ L’aviation militaire stratégique ou tactique.
_ Les armes chimiques et biologiques.
_ Les systèmes d’armes de haute précision.
_ Les parachutistes.
_ Les blindés.

La défense doit se rendre invulnérable à toute cette variété d’armes et de personnel et doit être capable de :
_ Riposter aux actions des moyens de destruction.
_ Repousser les attaques ennemies.
_ Empêcher ou retarder le déploiement des unités pour une attaque.
_ Ralentir ou arrêter leur progression.
_ Maintenir les positions principales.
_ Détruire les unités infiltrées.
_ Remettre en état le système de défense après l’attaque ennemie.

La dispersion des dispositifs de défense sur la ligne de front et en profondeur permet de résister aux attaques nucléaires et aux bombardements de l’aviation.

L’effet de surprise est obtenu par :
_ Le camouflage.
_ Le positionnement habile des unités.
_ L’utilisation de nouveaux procédés défensifs inconnus de l’ennemi.
_ L’aménagement de positions défensives avancées factices.
_ L’organisation de positions défensives de réserve.
Les travaux d’aménagement des positions sont primordiaux à la stabilité de la défense : tranchées, abris, barrages etc.

Le repli vers l’intérieur du pays.

C’est une forme particulière de la défense indirecte qui consiste à attirer l’ennemi et à prévoir sa chute par l’épuisement et non par la force des armes.

Dans ce cas, la bataille principale est différée jusqu’à l’affaiblissement manifeste des forces ennemies.

Les forces ennemies qui progressent s’affaiblissent en raison de cette progression même, quand l’adversaire qui n’a pas été vaincu, se replie avec ses forces intactes et résiste de manière constante, continue et calculée. Il ne cède aucun pouce de terrain sans combattre jusqu’à ce que la progression de l’ennemi devienne une trouée continue plutôt qu’une poursuite.

La défense qui est obligée de se replier après une défaite subit des pertes beaucoup plus importantes au cours du repli que celle qui se replie volontairement en combattant.

La résistance calculée qui ne dure que le temps nécessaire au déroulement d’un combat équilibré et qui évite la défaite par le repli au moment voulu est une résistance dont les résultats en pertes sont les mêmes pour les deux parties. L’usure est réciproque entre les deux armées.

La poursuite d’une armée défaite s’effectue dans des conditions totalement différentes car la désorganisation au cours du repli rend toute résistance difficile voire impossible.

De plus, le repli délibéré, permet de bénéficier d’un renforcement croissant sous forme d’unités ou de soutien du pays.

La défense qui se replie utilise toutes les richesses du pays avant l’ennemi qui la suit et ne rencontre que désolation.

La guerre du peuple.

Les conditions d’efficacité d’une guerre populaire :
_ La guerre doit avoir lieu à l’intérieur du pays.
_ Un seule bataille ne doit pas décider de l’issue de la guerre.
_ Le théâtre des opérations doit englober de très grandes surfaces.
_ Les mesures prises doivent être conformes à l’esprit national.
_ Le terrain doit être difficile.

Les habitants pauvres habitués aux travaux difficiles, aux privations, et à l’austérité semblent plus forts et plus aptes au combat que les habitants riches.

Il n’est ni possible ni recommandé d’utiliser les forces de la milice locale ou les masses populaires armées contre l’armée de l’ennemi ou contre une de ses unités importantes.

Les forces populaires ne doivent pas s’attaquer au noyau principal des forces mais aux périphéries.

Ces unités doivent activer dans les régions limitrophes du théâtre de la guerre et dans les endroits où l’ennemi n’apparaît pas avec force. Les mouvements qui se groupent autour de ses flancs doivent rester derrière lui au cours de sa progression. Ainsi naît le courage de prendre les armes en chaque lieu que l’ennemi n’a pas encore atteint et les citoyens des alentours du théâtre de la guerre s’entraînent à ce genre de résistance. Celle-ci se propage rapidement de cette manière et englobe tout le territoire occupé.

La résistance s’intensifie et occupe les voies de communication pour obstruer les artères vitales qui nourrissent l’ennemi et dont dépend son existence.

Mais quel que soit notre avis dans l’efficacité de la guerre populaire et ses capacités, nous devons reconnaître qu’il est impossible de se comporter avec des paysans armés comme avec les soldats d’une unité régulière qui se rassemblent en groupes rendant ainsi leur commandement au cours du combat plus facile. Au contraire, les paysans armés s’éparpillent dans toutes les directions quand ils sont divisés sans avoir besoin de plan objectif. La marche d'une petite unité qui traverse une zone montagneuse couverte de forêts denses, comporte une multitude de dangers car elle peut à tout instant être acculée au combat. Mais sans que les paysans aient entendu parler avant cela des bataillons armés, nous les voyons déchirés par la tête de la colonne, apparaître sur ses arrières. Si nous comparons les formations utilisées par les détachements, les colonnes et les patrouilles d’une armée régulière qui se déplacent pour supprimer des routes et fermer les passages obligés, à celles d’un groupe de paysans révoltés, nous nous apercevons que les premiers se comportent comme une machine alors que les derniers se comportent en êtres humains.

L’ennemi ne peut réagir aux actions des paysans qu’en constituant des détachements pour protéger ses convois, pour défendre ses dépôts militaires, les passages et les ponts.

Tant que les premiers efforts des forces populaires sont limitées, le nombre de détachements assignés par l’ennemi est négligeable par rapport à ses forces totales car il craint de diviser ses forces au delà du nécessaire. Mais la révolte s’étend au contact de ses détachements. Les révoltés parviennent à défaire l’ennemi en quelques points. La guerre s’amplifie jusqu’à ce que les deux partis se rapprochent du point culminant qui décide de l’issue de la guerre.

La guerre populaire ne doit pas se concentrer en un lieu comme un corps solide car c’est un instrument de nature gazeuse ou liquide. Si elle se regroupe dans une région donnée, l’ennemi peut diriger une force adéquate vers ce noyau pour le détruire et faire prisonnier un certain nombre de ses éléments. Alors, le courage décline, et chacun se met à penser que le problème principal est réglé et que tout résistance est désormais inutile.

Mais d’un autre coté, il est obligatoire que ce brouillard se condense en certains points et constitue des corps compacts aux nuages chargés d’électricité dont la foudre est effroyable. Ces points doivent se situer sur les flancs du théâtre de la guerre. Le peuple armé s’organise autour de ces points en grandes unités, encadré par de petites unités régulières pour lui conférer les caractéristiques d’une armée régulière.

Les noyaux de résistance se lancent à l’attaque des forces ennemies disposées à l’arrière et contribuent à créer une situation de crainte et de mécontentement dans ses rangs et à élever le moral du peuple.

Une des conditions principales à la guerre populaire est de lui détacher des unités régulières pour la soutenir et attirer les masses. Le nombre de ces détachements doit être limité car on risque de disperser l’armée régulière.

Pour éviter une réaction efficace de l’ennemi, il ne faut pas recourir à la défense tactique. (Moyens de la défense stratégique)

Nous devons ajouter que le plan stratégique doit contenir le soutien populaire armé de deux manières :
_ Le soutien populaire doit être le dernier recours après la défaite.
_ Il doit précéder la bataille décisive finale.

Il est évident qu’un pays ne peut accepter que son existence dépende d’une seule bataille quelle que soit son importance et quelque soient ses résultats.
Un pays qui a perdu la guerre doit recourir aux forces populaires.

L’offensive.

Nature de l’offensive stratégique.

La défense stratégique n’est pas une attente et une parade continue qui prendrait un aspect complètement négatif mais une situation relative comportant des éléments offensifs.
De la même manière, l’offensive n’est pas un tout homogène car elle comporte toujours des éléments de défense.
Mais la différence entre les deux est qu’il est impossible de concevoir une défense sans contre attaque alors que l’attaque a un aspect complet qui s’affranchit de la défense. Mais c’est la dépendance qui lie l’offensive au temps et à l’espace qui introduit des éléments défensifs inévitables. Il n’est pas possible d’entreprendre une offensive continue jusqu’à la réalisation du but. Pendant les moments du repos, la défense prend automatiquement la relève.

Pour cette raison, le travail offensif en temps de guerre, et particulièrement au niveau stratégique, est une sorte d’alternance et de coordination continues entre l’attaque et la défense.

Les objectifs de l’offensive stratégique.

Ecraser l’ennemi est le but de la guerre. La destruction de ses forces militaires est le moyen de réaliser cet objectif, que cette destruction soit obtenue par l’offensive ou par la défensive. L’occupation du territoire ennemi fait naturellement suite à l’offensive et en est la conséquence.
Ainsi, le but de l’offensive est l’occupation de tout ou partie du territoire ennemi.
Dès que cet objectif est atteint, l’offensive cède la place à la défensive.

La diminution des forces de l’offensive.

Elle provient :
_ Du but de l’offensive et de l’occupation du territoire ennemi.
_ De la tendance des armées en offensive à occuper les arrières du pays pour protéger leurs voies de communication et de soutien.
_ Des pertes causées par les batailles et les maladies.
_ De l’éloignement des points de ravitaillement et des unités de renfort.
_ De la faiblesse qui résulte du siège des fortifications.
_ Du relâchement des efforts et des énergies.
_ La suspension de l’aide et du soutien alliés.

Biskra 1994

Mes hélicoptères.

Mes hélicoptères.

La longue errance.

Temoulga

L'écho de la montagne.

L'histoire du vent.

Relire "De la guerre" de Sun Tzu.


فتر من صنع أسماء

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