Les enfants du Yémen

Les enfants du Yémen

La communauté internationale est muette depuis plus de cinq ans devant l'affreux spectacle des enfants du Yémen déchiquetés par des bombes, ensevelis sous des décombres ou mourants d'inanition. 

Une guerre totale a été imposée, sans être déclarée, à l'Arabie "heureuse". Un blocus de fer  étrangle un peuple fier dont les agresseurs n'arrivent pas à briser la volonté. 

Ce pays est livré à des attaques meurtrières, de jour et de nuit, en un carrousel incessant qui ne laisse que ruines et morts derrière lui. 

Les enfants succombent des suites de l'embargo quand ils ont la chance d'échapper aux raids aériens incessants qui les prennent pour cible. Le seul choix qui leur reste va de la mort lente à la mort instantanée.  

Les commanditaires rentrent chez-eux le soir, jouent avec leurs enfants au coin du feu, leur offrent des friandises, les bordent enfin dans leurs lits puis dorment d'un sommeil profond.

Pendant ce temps, les rares rescapés des enfants yéménites, couverts de poussière, les vêtements en lambeaux, le ventre creux et les yeux mouillés, cherchent toujours, dans les décombres, leurs parents ensevelis.   

Les enfants du Yémen meurent dans l'indifférence, au nom d'une "légalité", pour le moins contestable, terme de parodie qui cache des ambitions géostratégiques liées au contrôle du détroit de Bab El Mandeb, qui porte bien son nom de "Porte des lamentations", d'ailleurs.

La communauté internationale se tait mais sans approuver ce drame effroyable qui pèse sur sa conscience. Elle craint les représailles. Elle se contente de prendre acte dans un mutisme absolu.

La mort délibérée de ces enfants innocents restera impunie tant que la communauté internationale n'aura pas secoué le joug de ceux qui s'octroient le droit d'être à la fois accusateurs et juges. Ce monde n'a pas évolué malgré les apparences trompeuses d'une civilisation matérielle dont l'histoire ne cesse de nous rappeler que c'est un corps sans âme.